Avant propos… après

Chers lecteurs et abonnés,

En toute logique cet « avant propos » aurait dû précéder, dans le temps, la publication de la série d’articles qui a débuté en Août 2013. Mais il m’a semblé que mon propos aurait été difficilement compréhensible sans la lecture préalable d’un certains nombre de ces articles.

Je peux maintenant tenter d’expliquer ma démarche.

Pourquoi ce blog sur les transports maritimes et au delà, car il s’agit d’un sujet « transversal » ?

Au cours des années, je me suis forgé une conviction : la majorité des protagonistes de ce dossier se sont « coalisé » afin de se débarrasser de la compagnie SNCM,  publique, puis privatisée.

Que cette « coalition » soit formelle ou informelle importe peu.

Avez-vous la preuve d’un « plan » ?  C’est une question que l’on me pose souvent.

La réponse est, bien entendu, non. De preuves, au sens juridique, il n’y en aura sans doute jamais.  Mais la mère de toutes les preuves sera le résultat final. Celui que j’annonce à longueur de reportage, depuis des années.

In fine,  il ne restera que deux compagnies sur les lignes entre la Corse et le continent français :

La Corsica Ferries France (CFF) pour la majorité des passagers, et une partie du fret, et la Compagnie Méridionale de Navigation (CMN)  pour la majorité du fret et une partie des passagers.

La création, éventuelle d’une Société d’Économie Mixe (SEM) régionale ne sera que le cache sexe du naufrage, organisé, de la SNCM.

Le coût social sera élevé et l’objectif annoncé au départ ne sera pas tenu. La concurrence allait démultiplier l’offre et faire baisser les tarifs. Cela n’aura duré qu’un temps. Le temps de finaliser le plan prévu de longue date.

L’intérêt de certains armateurs s’est conjugué aux calculs politiques (nationaux et régionaux), sans que l’on sache vraiment qui instrumentalise qui. Tout cela s’est inséré dans une remise en question, au niveau de l’Union Européenne, des sociétés « à statut » et à participation publique.

L’époque des entreprises publiques semble révolue. Voici venir le temps des sociétés Low Cost, le temps d’un monde Low Cost.

 C’est en cela que l’exemple maritime est emblématique.

Sur la forme, j’ai choisi un style austère, ardu même. Le but est d’éviter, autant que faire ce peut, la facilité. A mes yeux c’est cette facilité qui a mené à véhiculer toute sorte de clichés sur une histoire complexe. Le monde actuel fuit la complexité. Pourtant,  seul ce qui est complet s’approche de la vérité.

Au fait, pourquoi Pericoloso Sporgersi ?  Une grande partie des lecteurs n’a pas connu l’époque où les wagons avaient des fenêtres qui s’ouvraient. Il y était écrit, dans plusieurs langues : « défense de se pencher, danger ».

C’est exactement comme pour ce dossier.  Ce pencher au dessus, c’est s’assurer une plongée en abîme.

                                          Bonne lecture