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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
25 avril 2024 |
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Reprise du Lac des cygnes dans la version Noureev au ballet de l’Opéra national de Paris.
Lac Bastille (1) :
Nouveaux cygnes
Cette longue série de Lac des cygnes à l’Opéra de Paris permet aux Étoiles en place de s’y produire à nouveau mais aussi à tout une nouvelle génération de faire sienne cette œuvre fondamentale dans le répertoire maison. Des personnalités s’y affirment, d’autres se confirment. Un parcours passionnant à suivre.
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On avait vu Héloïse Bourdon, Sujet dans le Corps de ballet, aborder en 2012 une Bayadère assez au-dessus de ses moyens dramatiques. La technique y était, mais le rôle demande aussi bien autre chose, cette aura que seules on su lui communiquer quelques grandes ballerines dont Elisabeth Platel ou Isabelle Guérin notamment restent chez nous les archétypes.
Et voici trois ans plus tard la même Héloïse Bourdon dans un autre grand Noureev, rien moins que le Lac des cygnes. L’enjeu est ici différent, car on reste dans le classique pur, sans cette dimension orientalisante, sacrée, des premiers actes de la Bayadère. D’entrée, elle montre de l’assurance, de la fluidité, un style bien maîtrisé. Rien à redire et surtout la base d’un solide travail qui ne pourra être qu’évolutif. Son cygne noir est techniquement abouti, sans encore l’abattage pouvant donner au personnage toute sa dimension maléfique, mais c’est dans l’ensemble une belle prise de rôle.
Celle de Laura Hecquet dans le même personnage double a valu à cette ballerine accomplie son titre d’Étoile, longtemps attendu et qu’elle méritait si bien. Coincée plusieurs années par les aléas du concours dans la classe des Sujets, elle a rattrapé le temps perdu en quatre mois, Première Danseuse en novembre et Étoile en mars. C’est mérité, largement. Son Odette-Odile est d’une magnifique rigueur classique, chargée d’émotion dans les actes blancs, éblouissante techniquement dans le cygne noir, avec des tours-attitude étonnants et des fouettés doubles qui ne le sont pas moins, tout cela servant à composer une créature parfaitement séduisante et diabolique.
Aux côtés d’Héloïse Bourdon, Josua Hoffalt était un Prince aussi raffiné que distingué, très belle école, peut-être juste un peu indifférent. Le Prince de Laura Hecquet était Audric Bezard, Premier Danseur qui a remplacé Vincent Chaillet blessé en répétitions. Très grand, très large d’épaules et très mince de hanches, Bezard avait semblé, dans ses premiers rôles de soliste, quelque peu encombré par ses grands bras et longues jambes.
À force de travail, il a énormément progressé et maîtrise aujourd’hui bien mieux cette anatomie qui peut être un avantage ou un inconvénient selon ce qu’on en fait. De visage comme de corps, il a tout le romantisme requis pour les actes blancs et domine notamment avec élégance et sensibilité les variations lentes. Reconnaissons que son pas de deux du cygne noir manque encore un peu d’abattage et de sûreté, mais l’ensemble du personnage existe de bout en bout.
Rothbart inhabituel avec le filiforme et très scénique Florimond Lorieux, personnalité à ne pas perdre de vue dans le Corps de ballet et solide présence comme toujours de Stéphane Bullion, qui aura beaucoup marqué ce rôle. Le Pas de trois du premier acte confirme les incroyables qualités de Germain Louvet, nouveau venu parmi les espoirs majeurs de la compagnie, et il faut une nouvelle fois souligner la tenue du Corps de ballet féminin dont les géométries mouvantes demeurent inégalables. Direction orchestrale très engagée et flamboyante de Kevin Rhodes à la tête de l’orchestre maison. D’autres prises de rôles de la nouvelle génération nous attendent encore.
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Opéra Bastille, Paris Le 01/04/2015 Gérard MANNONI |
| Reprise du Lac des cygnes dans la version Noureev au ballet de l’Opéra national de Paris. | Le Lac des cygnes
chorégraphie : Rolf Noureev d’après Marius Petipa et Lev Ivanov
musique : Piotr Ilitch TchaĂŻkovski
décors : Ezio Frigerio
costumes : Franca Squarciapino
Ă©clairages : Vinicio Chelli
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Kevin Rhodes
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris. | |
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