Les Editions Beaux-Arts et Eyrolles viennent de publier avec la collaboration de l'écrivain et universitaire Alain Vircondelet Le Grand Guide de Venise, un ouvrage consacré à la célèbre cité lacustre et les grands peintres qui exhalèrent sa gloire.
Pour les voyageurs, Venise a été une comme une apparition venue d'ailleurs, un endroit stupéfiant où on se sent obligé de revenir tellement on est subjugué. La retrouver est ainsi un éternel enchantement jamais démenti car on y découvre sans cesse ses trésors cachés. Chargée d'histoire, funèbre et festive, Venise hypnotise donc le visiteur et rend particulièrement extatiques les amoureux.
Nul ne s'étonnera alors que Venise ait produit nombre de grands artistes pour aussi les inspirer tant par son architecture unique que par son atmosphère si spéciale qui l'ont rendue aussi légendaire surtout à partir du début du XVIIIe siècle à travers les oeuvres de peintres comme Bellotto, Canaletto et Guardi pour ne citer que ceux-là sans compter nombre d'étrangers attirés par sa réputation et surtout sa lumière.
Venise a été par essence une invitation au voyage non seulement par la magnificence de son cadre mais également par sa situation à la limite orientale de l'Europe en tant que bastion de la civilisation chrétienne face aux visées expansionnistes de la Turquie avec laquelle elle parvint cependant à créer un équilibre à travers des échanges commerciaux.
Les premières représentations de la splendeur de Venise datent de la fin du XVe siècle avec les tableaux remarquables de Vittore Carpaccio montrant ses canaux, ses bateliers et des foules bigarées au milieu de bâtiments élaborés munis de leur fameuses cheminées pointant comme des trompettes vers le ciel. Au XVIIe siècle, ce fut au tour de Lucas Carlevaris de traduire la vie vénitienne avec un pinceau plutôt baroque pour influencer plus tard l'art de Canaletto, le plus grand topographe et scrutateur des moeurs de la cité alors synonyme de fête.
Contemporain du célèbre séducteur Casanova, Canaletto atteignit la perfection au niveau des perspectives, de la lumière, de la technique et de la représentation des activités lacustres, mêlant sur la toile des édifices somptueux et des maisons lépreuses, des nobles richement habillés et des gens ordinaires. A sa suite, Guardi apporta à ses tableaux une touche rococo plus libérée annonciatrice de l'Impressionnisme.
L'ouvrage mêle des photos de la Venise actuelle avec des tableaux de jadis pour montrer des similarités ou des différences sur le Grand Canal ou ailleurs qui cependant rappellent le caractère immuable de la cité. Certes, il n'y a plus ces fameuses régates des siècles passés qui époustouflaient les foules mais il reste le carnaval toujours aussi indétrônable ainsi que les gondoliers, gardiens éternels de la légende de Venise. Il décompose également la manière de travailler des peintres et les horaires choisis pour traduire la lumière sans manquer de recenser ses palais et ses églises ou d'évoquer les intérieurs des Vénitiens avec d'incessants allers et retours entre les oeuvres d'hier et les photographies d'aujourd'hui.
Didactique, fouillé, extrêmement documenté, ce livre est un guide plus qu'utile pour découvrir, ou plutôt redécouvrir Venise à travers des dizaines d'anecdotes, de reportages sur des lieux fréquentés à profusion par des millions de touristes avec un hommage très appuyé au génie de ses architectes, de ses habitants et de ses artistes les plus illustres sans oublier de noter les influences qu'elle a subies à travers les âges.
(Beaux-Arts éditions et Eyrolles. Prix public 29 euros)
Adrian Darmon
Les Editions Beaux-Arts et Eyrolles viennent de publier avec la collaboration de l'écrivain et universitaire Alain Vircondelet Le Grand Guide de Venise, un ouvrage consacré à la célèbre cité lacustre et les grands peintres qui exhalèrent sa gloire.
Pour les voyageurs, Venise a été une comme une apparition venue d'ailleurs, un endroit stupéfiant où on se sent obligé de revenir tellement on est subjugué. La retrouver est ainsi un éternel enchantement jamais démenti car on y découvre sans cesse ses trésors cachés. Chargée d'histoire, funèbre et festive, Venise hypnotise donc le visiteur et rend particulièrement extatiques les amoureux.
Nul ne s'étonnera alors que Venise ait produit nombre de grands artistes pour aussi les inspirer tant par son architecture unique que par son atmosphère si spéciale qui l'ont rendue aussi légendaire surtout à partir du début du XVIIIe siècle à travers les oeuvres de peintres comme Bellotto, Canaletto et Guardi pour ne citer que ceux-là sans compter nombre d'étrangers attirés par sa réputation et surtout sa lumière.
Venise a été par essence une invitation au voyage non seulement par la magnificence de son cadre mais également par sa situation à la limite orientale de l'Europe en tant que bastion de la civilisation chrétienne face aux visées expansionnistes de la Turquie avec laquelle elle parvint cependant à créer un équilibre à travers des échanges commerciaux.
Les premières représentations de la splendeur de Venise datent de la fin du XVe siècle avec les tableaux remarquables de Vittore Carpaccio montrant ses canaux, ses bateliers et des foules bigarées au milieu de bâtiments élaborés munis de leur fameuses cheminées pointant comme des trompettes vers le ciel. Au XVIIe siècle, ce fut au tour de Lucas Carlevaris de traduire la vie vénitienne avec un pinceau plutôt baroque pour influencer plus tard l'art de Canaletto, le plus grand topographe et scrutateur des moeurs de la cité alors synonyme de fête.
Contemporain du célèbre séducteur Casanova, Canaletto atteignit la perfection au niveau des perspectives, de la lumière, de la technique et de la représentation des activités lacustres, mêlant sur la toile des édifices somptueux et des maisons lépreuses, des nobles richement habillés et des gens ordinaires. A sa suite, Guardi apporta à ses tableaux une touche rococo plus libérée annonciatrice de l'Impressionnisme.
L'ouvrage mêle des photos de la Venise actuelle avec des tableaux de jadis pour montrer des similarités ou des différences sur le Grand Canal ou ailleurs qui cependant rappellent le caractère immuable de la cité. Certes, il n'y a plus ces fameuses régates des siècles passés qui époustouflaient les foules mais il reste le carnaval toujours aussi indétrônable ainsi que les gondoliers, gardiens éternels de la légende de Venise. Il décompose également la manière de travailler des peintres et les horaires choisis pour traduire la lumière sans manquer de recenser ses palais et ses églises ou d'évoquer les intérieurs des Vénitiens avec d'incessants allers et retours entre les oeuvres d'hier et les photographies d'aujourd'hui.
Didactique, fouillé, extrêmement documenté, ce livre est un guide plus qu'utile pour découvrir, ou plutôt redécouvrir Venise à travers des dizaines d'anecdotes, de reportages sur des lieux fréquentés à profusion par des millions de touristes avec un hommage très appuyé au génie de ses architectes, de ses habitants et de ses artistes les plus illustres sans oublier de noter les influences qu'elle a subies à travers les âges.
(Beaux-Arts éditions et Eyrolles. Prix public 29 euros)