mardi 8 septembre 2015

Cours de Kabyle Acte II

On passe à l'offensive !

Cet été sans cours aura été très bénéfique pour mon apprentissage ! Je reconnais de plus en plus de mots dans les phrases et arrive à construire un semblant de discours.
Mon projet musical avançant, il me fallait changer de tactique et avancer encore plus vite. Je commence donc aujourd'hui des cours particuliers de Kabyle avec la douce Nacima, l'enseignante pour qui j'avais eu un coup de coeur pédagogique à l'ACB.

Je fais donc ma rentrée, ce jour, et suis plus motivée que jamais ! J'ai hâte !

jeudi 25 juin 2015

S'arrêter pour mieux repartir

Les cours à l'ACB c'est fini !

Mais dès juillet je commence une formation INTENSIVE avec Nacima ! J'ai vraiment hâte de reprendre et de passer la vitesse supérieure. Cette envie de parler ma langue se fait de plus en plus sentir.

A très prochainement donc pour ce nouveau tournant !

Take care!

mercredi 13 mai 2015

Back to school!

Ce cours fut un réel plaisir ! Une prof pédagogue, à l'écoute et souriante ! Merci Nacima :)

Sujet du cours: La Conjugaison (accompli/inaccompli)

Nous avons travailler sur les conjugaisons et plus particulièrement sur les "schémas" des conjugaisons pour pouvoir ensuite calquer la formation du temps sur d'autres verbes. Cela fut très efficace et très clair !


Lorsque je tente, tant bien que mal, de fabriquer quelques phrases en Kabyle j'ai toujours tendance à vouloir traduire le temps utilisé dans la langue de départ vers la langue d'arrivée.
Résultat : le temps que j'utilise est souvent faux ! Grâce à ce cours, juste parfait, j'ai enfin compris d'où venaient ces erreurs. C'est, en fait, une question de valeurs des temps ; c'est à dire la façon dont le locuteur envisage l'action.

En kabyle si on parle de temps, on ne parle pas de présent-passé-futur comme en français, mais d'accompli et d'inaccompli. Ce qui est donc perçu comme du présent en français peut être perçu comme de l'accompli en kabyle, qui sera donc similaire à une conjugaison dîte du "passé" en français. Un verbe sera identique dans la langue kabyle qu'il soit conjugué au présent ou au passé en français.

Voici les schémas pour le temps /aspect dit de "l'accompli" 
       (je, tu, tu , il, elle)
     (nous, nous , vous , vous , ils, elles)


Une question me vient alors à l'esprit : S'il n'y a pas de différence en tant que telle dans la conjugaison d'un verbe au passé et d'un verbe au présent alors comment savoir où on se situe ?
Si je dis : "(quand j'avais 15 ans) j'allais au pays tous les ans"
Ici, d'après mes maigres connaissances de la langue kabyle il y aurait une forme intensive, car l'action se répète tout le temps (tous les dimanches), mais pour autant on a bien la présence du passé dans la version française. Donc comment faire pour faire de l'intensif dans le passé ?
La forme de l'intensif c'est l'ajout de "tt" en début de verbe
"Zik ttruhaɣ ɣer tmurt"

On retrouve bien la forme intensive, et l'indicateur du passé est "zik" qui signifie "avant"

CONCLUSION DU COURS: 
-le temps en kabyle ne se devine pas grâce aux terminaisons comme en français mais grâce aux éléments annexes de la phrase
-on ne parle pas vraiment de temps en kabyle mais plutôt d'aspects accompli/inaccompli 


lundi 13 avril 2015

Entre désespoir et motivation

Notre prof' du jour est la célèbre anthropologue Farida Ait Ferroukh.

Ce cours a beaucoup été axé sur la poésie et les chants Kabyles. J'ai trouvé dommage que ce cours n'ait pas été plus linguistique. En en sortant je n'avais pas l'impression d'avoir progressé au final. Le vocabulaire appris était vraiment pointilleux (ex: nom des poèmes comportant des vers de 9 syllabes ...)

Je pense que la prof a voulu bien faire, mais le public de ce cours veut avant tout apprendre du vocabulaire de la vie quotidienne. Nous ne voulons pas faire des études littéraires en Langue Kabyle (pour le moment du moins :-)   )

Bref, ce cours est mal tombé car je suis à un stade de mon apprentissage où j'ai l'impression de stagner (stade normal dans tout apprentissage). J'essaie de ne pas désespérer et de continuer à apprendre de mon côté. Je travaille d'ailleurs sur des traductions de phrases du Français vers le Kabyle et je file m'y mettre sinon je vais me faire gronder !!!

A dans 3 semaines (vacances scolaires ENFIN) !


lundi 30 mars 2015

Etat d'annexion... clever pun, innit?

A peine arrivée, déjà envoyée au tableau !
Comme si je n'y étais pas assez souvent le reste de la journée :-p
         Yella wessa, yella uzeka, yella uẓeka
Faut croire que ça commence par rentrer car j'étais pas si loin de la réalité :
         Yella wassa, yella uzzekka, yella uẓekkaEt avec les félicitations de Bélaid, notre prof, qui d'ailleurs nous dispensait son dernier cours. Il retourne en Kabylie jusqu'à Septembre minimum... Voyons quelle sera la pédagogie du remplaçant...

Grâce à cette dictée nous avons pu apprendre que si dans un mot vous avez "e-consonne-voyelle", votre consonne centrale se voit doublée comme avec uẓekka


Pendant ce cours, un nouvel arrivant s'est joint à nous. Comme beaucoup parmi les élèves, il est français et désire apprendre le kabyle car sa femme vient de Kabylie (Bouira). Bienvenue à lui ! Je suis toujours admirative de ces gens qui font cet effort de s'intéresser à une culture nouvelle et à repousser les limites de leurs connaissances. Apprendre une nouvelle langue est point chose aisée une fois le stade de l'adolescence passé. C'est tout un mécanisme et une logique qui a besoin de reprendre forme, c'est bousculer ses repères existant et ancrés depuis plusieurs années, c'est se confronter à des blocages plus ou moins longs, mais c'est surtout apprécier le sens de l'effort et du résultat !


Parlons phonologie !
Le "a" se prononce en temps normal en Kabyle entre le "é" français et le "schwa" anglais ([ə]).
Cependant, il est intéressant de noter que cette prononciation diffère lorsqu'il est "atteint" par des consonnes dites "emphatiques" (celles avec le point en dessous)
ex: adar = algue (prononcé de manière classique)
      aḍar = pied (prononcé comme un "a" plus large en bouche qu'à la française)

Encore, un p'ti point de conjugaison-grammaire et je passe à ce fameux pun d'état d'annexion" !
Beaucoup de faux-débutant en kabyle dispose d'un éventail de vocabulaire grâce à leur environnement familial kabylophone (j'en fais partie). Un des mots le plus connu doit être "awi-d" qui signifie "donne-moi'.
Ce "-d" est une particule qui indique en fait que l'action est faite vers le sujet parlant. "Awi" veut à la base dire "prends". L'ajout du "-d" permet donc de dire "prends vers moi", donc "donne" !
ATTENTION lorsque le verbe est mis au futur la particule "-d" vient alors se mettre devant le verbe.

Ca y est, on y est, Etat d'annexion !
Pourquoi ce jeu de mots sur -annexion- car cette partie du cours était censée être très grammaticale. Elle s'est avérée être politco-sociale.
L'annexion en linguistique exprime le changement morphologique d'un mot dans une phrase. Cette annexion a lieu au début ou à la fin d'une phrase.
Sur certains mots si l'annexion ne se fait pas, le sens de la phrase restera inchangé mais la grammaire sera néanmoins erronée.
         inɣa-yi asemmiḍ  ----> inɣa-yi usemmiḍ (annexé) = le froid m'a tué
Un Kabyle comprendra quand même le message de la phrase. En revanche voici un exemple qui montre le contraire:
        ičča argaz = il a mangé l'homme  -----------> ičča wergaz = l'homme a mangé




Par digression nous en sommes venus à parler de l'uniformité de la langue kabyle. Comme nous le savons, le kabyle peut être différent selon les régions dans laquelle nous nous trouvons. Notre prof nous donne souvent les différentes orthographes/prononciations de certains mots. Nous nous sommes alors posés la question de la lisibilité de la langue. Comment promouvoir une langue lorsque celle-ci n'a pas de mots référencés comme étant "le mot kabyle correct et officiel". Avoir 5 mots différents mais ayant tous le même sens, n'empêcherait-il pas l'enseignement de la langue au final ?
A l'inverse certains dirons que cette diversité démontre bien la richesse que détient ce peuple. Les linguistes Kabyles, eux, n'ont pas voulu trancher pour le moment, mais tentent tant bien que mal de tendre vers une langue kabyle officielle de référence.
La question de l'enseignement du Kabyle en Kabylie m'est alors apparue comme une évidence : "oui, mais alors, Bélaid, ils apprennent le Kabyle en Kabylie ?"
Oui, ils l'apprennent de plus en plus même si l'arabe a une place, pour le moment, plus importante dans le monde de l'Education. Bon nombre d'entre nous ont perçu ce fait comme un paradoxe ; ils sont Kabyles et ne parlent que Kabyle avant de pénétrer dans la sphère scolaire et pour autant on leur enseigne les matières du tronc commun en Arabe et non en Kabyle. Intervient alors un débat dans lequel je ne m'aventurerai pas car mes connaissances en géo-politiques Kabyle sont encore bien trop minces et rappelons le, ce blog se veut culturel et linguistique avant tout. Ce qui demeure néanmoins intéressant est que cette langue, unique et ancienne, risquerait de s'éteindre si elle ne s'enseigne pas ou du moins si on la remplace par une autre langue. Celle-ci n'a, par le passé, jamais vraiment été enseignée me diriez-vous. Effectivement, c'était / c'est une transmission orale notamment à travers des petites histoires ou des morales. Cependant, le fait d'instaurer une autre langue dans le paysage linguistique d'un enfant dès son plus jeune âge et le faire de manière aussi importante génèrerait un glissement vers cette nouvelle langue, plus si nouvelle au fil des générations qui passent, au détriment de la langue familiale. Un exemple concret : celui de mes parents. Ils sont tous deux nés en France de parents Kabyles nés en Kabylie. La communication s'est toujours effectuée en Kabyle dans la relation parents-enfants. Une fois les enfants rentrés en classe de maternelle en France, mes deux parents ont alors cessé de répondre à leurs parents en Kabyle. Ils le faisaient, désormais, en Français. Cette "nouvelle" langue était devenue la langue de sociabilisation en contexte scolaire (contexte dans lequel les élèves passent le plus clair de leur temps).

Bonne route Bélaid, reviens-nous vite !






lundi 23 mars 2015

Un cours olé olé !

Arrivée en retard je loupe la dictée ! Ca m'apprendra à traîner !
Ce cours est à la fois très linguistique mais il s'inscrit aussi dans la légèreté !

Commençons par les choses sérieuses : Les indices "m s n"
Hé oui mon prof est moderne et sait s'adresser à son auditoire :) (je te charrie Bélaid !!!)

Récap grammatical :
Le "m" c'est celui qui fait l'action  amezdagh
Le "s" en début de verbe est factitif, c'est lui qui fait l'action   ssew
            dans un mot représente l'instrument    tasarut
Le "n" indique que c'est un endroit    tanezdught

Aujourd'hui j'ai montré à mes parents (qui parlent et comprennent le kabyles) cette leçon et ils ont été surpris par le degré de réflexion sur la langue. Cela leur paraît très abstrait, et dans un sens inutile, car ils ont appris cette langue, comme bon nombre de kabyle, par transmission orale. Alors, parler de règles de linguistique se trouve à 10 000 lieux de leurs références kabyles. Moi j'apprécie apprendre le côté savant de cette langue, car cela prouve au final qu'elle a une légitimité en tant que tel.


Passons à la partie plus fun du cours... le texte choisi par le prof ! Alors au début on le lit, mais bon, personne ne comprend la chute, donc gros flop. On commence à traduire phrase par phrase...
C'est l'histoire d'un berger qui parcourt des Kms pour se rendre chez le docteur du village. Il se plaint d'avoir mal partout, puis se rend chez le pharmacien pour se procurer les médicaments prescrits. Parmi les médicaments, un suppositoire. Hélas, suppositoire signifie aussi bougie en kabyle. Le patient ne comprend pas tout de suite et demande si cela se prend avec de l'eau "s waman", le pharmacien lui répond que nan c'est un médicament qu'il doit faire passer dans son derrière ! Le berger n'en croit pas ses oreilles... mettre un médicament à cet endroit là ne fait absolument pas sens pour lui et refuse de suivre les indications !
Je vous laisse imaginer lorsqu'il a fallu traduire l'explication du pharmacien au patient concernant la prise d'un suppositoire... fous rires et moment de partage au rdv !
"ala, tagi d asƐeddi, s deffir"




lundi 9 mars 2015

L'accueil du printemps "Amager n tefsut"

Comme d'habitude le cours a commencé par une dictée

Il a une main
Tu as du piston
C'est un voleur (sa main est longue)
Applaudir (frapper la main)

Je suis plutôt fière de moi sur cette dictée pour un deuxième cours j'ai réussi à identifier quelques sons comme le "d-point', le possessif en "-is".


Nous avons enchaîné ensuite sur un texte traitant de l'arrivée du printemps. C'est un dialogue entre une mère et son fils qui lui demande si aujourd'hui encore ils allaient manger du couscous. Sa mère lui répond affirmatif prenant comme justification la célébration du 1er jour du printemps. Le jeune homme lui fait remarquer que nous ne sommes pas le 21 mars et que par conséquent ce n'est pas encore le printemps. Elle lui rétorque que cette date du printemps et celle des "irumyen" et que son couscous pour l'occasion serait un couscous "s udaryis". Ce dialogue se finit par une éloge des vieilles femmes vues comme un puits de connaissance avec cette expression:
"m ara gh-temmet temghart, taragha tektabt" ----- une vieille qui meurt, c'est une 
bibliothèque qui brûle.

L'accueil du printemps "Amager n tefsut" en Kabylie se fait du 25 février au 5 mars. A cette occasion on fait le couscous adaryis

Le cours s'est clos sur une Expression Orale en interaction et spontanée. Exercice extrêmement intimidant mais très formateur ! Il se trouve que mon accent Kabyle est plutôt bon, des encouragements motivant pour la suite du travail !