More you might like
PERICOLOSO SPORGERSI a 10 ans aujourd'hui !
A quoi ressemble une organisation de « type mafieux » ?
Une organisation mafieuse n’est pas seulement constituée de voyous,
utilisant la violence physique.
Une organisation de « type mafieux » est généralement pérenne. Elle est
installée, de longue date, dans la société. Elle regroupe quatre
domaines : banditisme, monde de l’entreprise, professionnels du droit et
des administrations et des « référents » dans le monde politique, à
tous les niveaux.
Pour comprendre les nombreux articles qui suivent, il faut s’imprégner d'une réalité: une organisation mafieuse n'est pas seulement un groupe criminel, constitué de bandits. Il s'agit d'un objet politique, au sens premier du terme. Les membres de ce type d'organisation se répartissent dans de nombreux domaines de la société.
Les
quatre domaines, décrits ci-dessous, sont une constante de
l’organisation « de type mafieux ». Organisation que l'on retrouve dans
des mafias reconnues et nommées comme telle, ou bien dans des
organisations criminelles dites “ordinaires”.
La mise en relation de ces quatre « pôles » procède d’une « méthode mafieuse ». Le groupe criminel, ainsi constitué, peut avoir une duré de vie limitée (quelques années) ou bien fonctionner de manière pérenne. La dimension pérenne peut constituer une Mafia, mais la reconnaissance d’une Mafia n’est pas un acte mécaniquement juridique, découlant automatiquement de la « méthode mafieuse »*. elle est le résultat d’un choix politique du législateur. Le seul pays européen possédant des mafias (norme actée par la législation), est l’Italie. Ce pays connait, aussi, des groupes criminels utilisant des « méthodes mafieuses », sans être des mafias. La France peut posséder des groupes procédant par « méthode mafieuse », sans être des mafias, car la législation française ne connait pas cette particularité juridique. Nous retiendrons que Mafias et groupes utilisant des « méthodes mafieuses » sont, globalement, constitués avec ces quatre « pôles ».
*Plutôt que Mafia, il faudrait désormais employer le terme “méthode mafieuse”. Les tribunaux italiens ont déjà condamné plusieurs groupes criminels, employant des méthodes mafieuses, sous l'inculpation “d'association mafieuse” prévu par l'article 416 bis du code pénal italien. Cela démontre qu'il n'est nul besoin d'appartenir à une des quatre grandes mafias italiennes pour être poursuivi et condamné pour “association mafieuse”. A ce propos nous pouvons lire L'ancrage local d'une mafia.Réflexion à partir du cas romain. De Tommaso Giurati, dans Déviance et société 2022/2 (Vol.46)
Alain VERDI le 27 Avril 2023
Le même article sur le site de Mediapart
Vous pouvez
retrouver une série d’articles sur
différents thèmes, en lien avec la Corse, sur mon autre blog de Tumblr,: E Pericoloso Sporgersi
Corse: Mafia or not Mafia? Un sommaire des articles déjà publiés
En Mars 2022, j’ai débuté la publication d’une série d’une trentaine d’articles, sur le blog du site mediapart, pour tenter de répondre à une question : existe-t-il une Mafia corse ? La somme de ce travail entend, en partie, fournir un maximum d’éléments de réflexion autour du thème des mafias. Nous retrouvons, ici, un sommaire avec des liens menant à ces articles. D’autres articles pourraient suivre.
Alain Verdi 7 Avril 2023
Autant l’écrire, tout de suite, la réponse à une question aussi délicate est loin d’être évidente. Après des années de réflexion et d’enquête, une seule certitude s’impose : décider de l’existence d’une Mafia, n’est pas le résultat d’une simple réflexion intellectuelle et/ou juridique. L’exemple de l’Italie est là pour illustrer, de jure, le long travail mené par plusieurs instances de la société italienne.
Le mot Mafia, apparait dès la seconde moitié du 19ème siècle. Pourtant, des lois s’insérant dans un corpus législatif cohérent, ne seront votées qu’au début des années 1980. Il s’agit d’un choix politique. C’est logique, puisque les mafias sont des objets politiques. C’est ce que nous verrons, tout au long de mes articles.
En d’autres termes, cela veut dire qu’une Mafia peut exister -in vivo- sans être désignée comme un danger à abattre pour protéger la société. C’est exactement ce qui c’est passé, en Italie, durant un siècle.
Cela étant dit, la reconnaissance -de jure- d’une Mafia et l’application de lois répressives, à son encontre, n’a pas à ce jour débouché sur son éradication. Le phénomène mafieux est profondément inscrit dans certaines sociétés, ce qui rend la séparation entre Légal et Illégale particulièrement difficile. L’exemple de la Mafia japonaise (yakuza), que j’aborde dans un des articles, est une illustration presque caricaturale de l’intégration d’une Mafia dans une société humaine.
De plus, l’évolution des sociétés et le tri, compliqué, entre la légalité et l’illégalité, ont accentué le développement de « zones grises ». D’où une très grande confusion.
Nous pouvons dire, aujourd’hui, que les méthodes mafieuses semblent se généraliser. Nous observons ainsi une « mafiosisation » sans Mafias.
A moins que cela ait été toujours le cas et que les moyens contemporains de communication et l’échange d’informations nous rendent l’importance de cette « mafiosisation » plus visible.
Le contenu des articles, déjà mis
en ligne, peuvent être complétés en fonction de nouveaux articles et/ou
de nouvelles informations que je pourrai découvrir, au fur et à mesure
de ma réflexion.
Vous trouverez, ci-dessous, les liens vers les différents articles.
____________________________________________________
Autonomie de la Corse : les réalités cachées et les intentions non exprimées
20 mars 2022
Qu’est-ce qui déclenche l’ouverture de discussions politiques sur le principe d’un statut d’autonomie de la Corse ? En apparence, ce sont les émeutes, dans l’île, consécutives à l’agression (2 Mars 2022) contre Yvan Colonna, l’assassin du préfet Claude Erignac. Il reste à donner un contenu au mot « autonomie ». Les partenaires ont eu des dizaines d’années pour y réfléchir, et pourtant…
L’ AUTONOMIE DE LA CORSE : REALITES CACHÉES ET INTENTIONS NON EXPRIMÉES-SUITES
25 mars 2022
Dans mon article du 20 Mars, j’ai négligé quelques points. Notamment la répartition des rôles entre les politiques insulaires nationalistes et la classe dite « traditionnelle ». De plus, un constat apparait : le débat se focalise sur un statut « plus particulier » au moment où la société corse ressemble le plus au « modèle français » rejeté par certains. Les contradictions ne sont qu’apparentes.
Corse: quelle économie pour une autonomie?
5 avril 2022
Quelle est la situation économique et sociale de la Corse ? Répondre à cette question peut aider à ouvrir des pistes pour un statut d’autonomie. Une autonomie aide-t-elle une région à se développer ? Pour se faire une idée, j’ai essayé de comparer certaines données économiques et sociales de plusieurs régions autonomes méridionales. Il n’y a pas de réponse tranchée. Chaque île doit s’adapter.
Corse : un si long dimanche de fiançailles
8 avril 2022
Après trois articles longs et difficiles à digérer, il faut laisser l’esprit se reposer. En attendant, des articles, également longs et aussi difficiles, je vous propose un conte sur le thème : La valse hésitations dans les rapports entre le gouvernement et la Collectivité De Corse. Pour plagier Marivaux, il pourrait s’appeler « De la double inconstance ».
La « 6ème République » sans changer la constitution Essai sur l’impuissance politique
23 avril 2022
Le 1er tour des présidentielles confirme une série d’évolutions: Pour la 3ème fois en vingt ans, l’extrême droite remplace la droite républicaine. Les partis « de gouvernement » explosent et se dirigent vers une « refondation ». Face au libéralisme triomphant, les idéologies sont toujours présentes. Comment en sommes-nous arrivés là ? Est-ce un « tournant » ou un habillage ?
Corse: mafia or not mafia? Décoder pour comprendre
10 août 2022
Une session de l’Assemblée de Corse, consacrée au « phénomène mafieux dans l’île» devrait se tenir en Octobre 2022 (finalement, elle se tiendra le 18 Novembre). Voir article, plus loin. Ce débat est réclamé par une partie de la société civile et du monde politique. Avant la tenue de ce débat, je vais publier une série d’articles sur le phénomène mafieux. Ils sont issus d’un travail que je mène depuis plusieurs années sur le thème : Corse, mafia or not mafia ?
Une Mafia corse ? D’abord, définir le terme
13 août 2022
Corse, Mafia or not Mafia? Le premier article d’une longue série consacrée à ce thème, porte sur la définition d’une Mafia. Principal constat : sa pérennité. En France, l’idée qui prédomine est que ce serait une « super criminalité organisée en bandes… éphémères. En Italie, le droit reconnaît deux types de criminalité, le droit français un seul. L’ambigüité commence là.
Efficacité des lois anti-mafia et indépendance des magistrats, France-Italie
14 août 2022
L’Italie est le seul pays de l’UE à posséder un arsenal judiciaire « anti-mafia ». Ce dispositif montre une certaine efficacité, mais rencontre une opposition du monde politique. En France, les Procureurs n’ont pas le niveau d’indépendance statutaire des Italiens. Les deux pays manquent de moyens, mais la Justice italienne reste efficace contre les mafias, avec des limites et jusqu’à quand ?
Mafias et affaires criminelles : juger avec ou sans jury ?
18 août 2022
Les jurys populaires sont-il compétents pour juger des affaires de grande criminalité ? Des magistrats français demandent leur remplacement par des cours composées de juges professionnels. Cela fait suite à une série d’acquittements dans des procès, notamment sur des « dossiers corses ». Ces échecs ne viennent-ils pas, aussi, de la faiblesse de l’appareil juridique français? Le débat est ouvert.
Confiscation des biens mafieux : intérêt et limites
19 août 2022
A l’exemple de l’Italie, la France saisit les avoirs de la grande criminalité. Ces organisations se voient touchées « au portefeuille ». Les mafias sont affaiblies par ces confiscations, mais la gestion des biens saisis par les Justices n’est pas aisée. Seule une petite partie des immenses valeurs est utilisée. Les mafias trouvent des solutions pour limiter les conséquences des confiscations.
Italie, un régime de « prison dure » pour les mafieux
21 août 2022
L’Italie possède un régime spécial d’incarcération pour les mafieux et les terroristes. C’est l’article 41bis du code carcéral. Les détenus sont placés en isolement sévère. L’État italien a fait construire plusieurs prisons équipées en ce sens, elles comptent plusieurs centaines de détenus. Plusieurs fois saisie, la justice européenne ne condamne pas, entièrement, ce « régime dur ».
Étude comparée des statuts des « repentis »
22 août 2022
Cet article porte sur les limites de la protection des collaborateurs de Justice, en France et compare les lois françaises à celles des pays qui possèdent un statut plus développé : Italie, USA, Canada. Article publié en 2017, j’ai tenté de l’actualiser. Le droit français continue à contenir des lacunes dans les moyens juridiques accordés. Une certaine frilosité politique semble dominer.
Criminalités comparées, Corse-mafias, suite du programme
3 sept. 2022
Après la description juridique des mafias italiennes et l’analyse des systèmes judiciaires français et italiens, voici venu le temps de faire connaissance avec certaines mafias (Italie, Japon…). En attendant d’observer le « cas corse », nous regarderons les conséquences politiques économiques et sociales des criminalités mafieuses et non mafieuses dans plusieurs régions du monde.
‘Ndrangheta, la puissance d’une mafia
4 sept. 2022
Avec cet article sur la ‘Ndrangheta, débute une série de descriptions de différentes mafias. L’organisation calabraise est de plus en plus citée. La comparaison avec la criminalité corse a ses limites. Nous allons tâcher de voir si nous pouvons extraire des éléments de la situation en Calabre, pour mieux comprendre le « cas corse ».
Yakuza, la Mafia du Pouvoir japonais
11 sept. 2022
Les yakuzas sont connus, car leurs activités criminelles sont quasi « officielles ». Les observateurs parlent de « liens organiques » avec les Pouvoirs politiques et économiques. Les yakuzas font la synthèse entre gangstérisme, nationalisme, extrême droite et gouvernements. Plusieurs clans avaient leurs bureaux, connus de tous. Les temps changent, mais le poids ce cette puissante Mafia demeure.
Banditisme, Mafia: la Sardaigne un cas à part ?
16 sept. 2022
La Sardaigne n’a pas de Mafia endogène. Cela n’empêche pas l’Île de posséder SA criminalité « ordinaire » et même une criminalité « typique » dans une des cinq provinces de la région. Cette criminalité peut-elle se transformer en Mafia ? C’est une question que posent les autorités italiennes en charge de la lutte contre les délits mafieux. La Sardaigne est située à 20 Km de la Corse.
Baléares : pas de mafia locale, mais gare à la corruption
20 septembre 2022
Les Baléares, un archipel pauvre devenu riche. Le moteur du développement économique est le tourisme. Les Baléares n’ont pas de Mafia endogène, mais le marché immobilier qui accompagne le développement touristique attire des mafias étrangères qui veulent blanchir leur argent. Ce constat n’est pas sans effet sur le niveau de corruption.
Délits financiers, criminalité : les arrangements avec les États
24 septembre 2022
Les États ont une position ambigüe avec les organisations criminelles. Idem pour les malversations financières, quand des banques sont impliquées. Les amendes pleuvent, mais les condamnations pénales sont rares. Les banquiers profitent de cette zone grise. Le système a besoin de l’argent sale. Protéger les banques, c’est aussi protéger les mafias. Un renvoi d’ascenseur politique et économique.
Deux Italie : extrême droite, division politique et économique Le terreau des mafias
26 septembre 2022
Comment s’étonner du résultat des élections italiennes de ce mois de Septembre 2022 ? La victoire d’une coalition Droite-Extrême Droite est la conséquence d’un pays, de longues dates, divisé en deux : d’abord sur le plan économique et social (Nord-Sud) et par conséquence sur le plan politique. Une division qui favorise la grande criminalité.
État Italien-Mafias : tractations secrètes et liens inavoués
11 octobre 2022
Je poursuis, ici, la série d’articles sur les rapports ambigus entre des organisations criminelles et les Pouvoirs. Cet article aborde des « négociations » inavouées entre l’État italien et des boss mafieux (fin années 80-début 2000). Cette période a particulièrement défrayé la chronique, mais ces liens ambigus semblent consubstantiels à l’Italie, de sa création à nos jours.
Unité des pays européens : l’exemple italien, vraiment hors-normes ?
23 octobre 2022
Au 19è siècle l’Allemagne et l’Italie deviennent des États unifiés. Seule la péninsule héritera de mafias. Motif : « une étatisation manquée ». Ces organisations criminelles sont en « symbiose » avec une partie de la société. Des élites politiques et économiques forment un triangle avec la criminalité. On les retrouve au sein de loges maçonniques « dévoyées », dans une clandestinité… apparente.
Misère en Italie, grande pauvreté en Corse – Criminalité » et pauvreté
2 novembre 2022
Aujourd’hui, la Corse demeure la plus pauvre des régions françaises métropolitaines. Cependant, les indicateurs économiques la situent en meilleure place que certaines régions italiennes. Du 19è siècle à aujourd’hui, plusieurs régions du Mezzogiorno souffrent d’une véritable misère. La présence de mafias conforte cette situation. Nous observerons l’intérêt d’une comparaison et ses limites.
La criminalité en Corse, une illustration de la situation méditerranéenne ?
10 novembre 2022
La criminalité, en Corse, est-elle d’un genre « original » ou bien s’inscrit-elle dans le droit file de ce qui se passe dans les « régions mafieuses » du Mezzogiorno, particulièrement en Sicile ? L’éloignement de l’État, la présence de familles délinquantes, sont des points semblables. Mais le niveau de violence et les conditions socio-économiques sont dissemblables.
Criminalité en Corse. 1è partie : connaître l’Histoire pour comprendre l’actualité
14 novembre 2022
En Corse, selon des médias, l’association voyous, Politiques, entrepreneurs serait « nouvelle ». Un coup d’œil dans le rétro dément cette assertion. Déjà, entre le 19è et 20è siècle, des journaux faisaient souvent des impasses. Le vieux système claniste a-t-il ouvert la voie à un système mafieux, comme en Sicile par exemple ? Le monde change.
Criminalité en Corse. 2è partie : le clanisme, un pas vers la Mafia ?
16 novembre 2022
Le clanisme n’est pas une organisation criminelle. Mais il s’appuie parfois sur la violence. Il ne défend pas, officiellement, une idéologie et s’adapte au Pouvoir du moment. Il peut critiquer un projet national et le récupérer localement. Le système est, à la fois, dans l’Histoire et en marge de celle-ci. Mais le monde change, le clanisme est-il toujours efficient ?
Pas de Mafia corse. A défaut, la CDC reconnait une « dérive mafieuse »
20 novembre 2022
La séance de l’Assemblée de Corse, consacrée à la Mafia, attendue depuis des mois, s’est finalement tenue, fait remarquable, sans heurts majeurs. Comme prévu, il n’y a pas eu de surprises. Les élus se sont exprimés, de manière convenue. La session fut cathartique, les coups furent retenus. L’État en a pris pour son grade, le plus élevé, car lui seul peut réellement régler le problème.
Criminalité en Corse. 3è partie : du 20ème au 21ème siècle
16 décembre 2022
La criminalité corse remplit une fonction. Elle est instrumentalisée et instrumentalise. Ce faisant, l’État donne le mauvais exemple. Après avoir bien servi dans les colonies, le Milieu est rentré vivre et travailler au pays, toujours en partie « protégé ». De la French Connection au « Petit Bar », le principe semble, presque, le même.
Corse : Rapport du SIRASCO, Mafia ou « méthodes mafieuses » ?
20 décembre 2022
Un rapport « confidentiel » du SIRASCO (Service d'Information, de Renseignement et d'Analyse Stratégique sur la Criminalité Organisée) a « fuité » dans les médias. Les enquêteurs parlent de « 25 équipes criminelles » qui sévissent en Corse. Cet ensemble représente-t-il une Mafia, ou bien s’agit-il d’une criminalité atomisée ? Finalement, cette nuance est-elle si importante ?
Criminalité en Corse. 4è partie : nationalisme, violence et banditisme
23 décembre 2022
La violence politique en Corse est souvent associée à la grande criminalité, qu’en est-il ? Les autorités ont longtemps combattu la violence politique et minimisé, voir « protégé » le Milieu. Des « nationalistes » ont alimenté la confusion. Que veut l’État ? Les autonomistes sont au pouvoir régional, d’éventuelles négociations divisent le mouvement « nationaliste ». Est-ce l’heure des choix ?
Entretien avec Gilles Simeoni Président de l’Exécutif de Corse
23 décembre 2022
Mafia et violence politiques sont-ils des obstacles à des négociations entre le gouvernement et les dirigeants de l’Assemblée de Corse ? Quid d’une « Mafia » et quels sont les freins à un statut d’autonomie, suggéré par le ministre de l’Intérieur ? Pour le président de l’Exécutif régional : « Il n’y a pas d’autre chemin que celui du dialogue, que celui d’un processus au bon niveau, qui réussit ».
Alain VERDI 7 Avril 2023
Vous pouvez lire cet article et les autres, sur le blog de Mediapart:
je vous signale que vous pouvez envoyer un avis et/ou une question en cliquant sur l’onglet Posez vos questions et remarques en cliquant sur ce lien.
Vous pouvez
retrouver une série d’articles sur
différents thèmes, en lien avec la Corse, sur mon ’autre blog de Tumblr,: E Pericoloso Sporgersi
Bientôt la suite…
Corse Coronavirus: La ou les photos du jour
Avec le retour de l’automne, voici revenu le confinement. Et voici que nous reviennent des images que nous avions voulu oublier.
Des bars… terrassés, des jardins d’enfants sans enfants et des gens masqués..
C’est le moment de se remettre au clavier et de regarder dans l’objectif, de manière subjective.
Des pissenlits que nous ne voudrions pas brouter par la racine…
15 Novembre 2020
Photos et texte Alain VERDI
Si vous vous intéressez à la politique internationale, ou aux grandes questions de société, vous pouvez lire mes « post », sous forme d’articles adressés au site « The Conversation ».
Corse Coronavirus: La ou les photos du jour
Décidément les masques de protection (des virus) n’ont pas fini de participer à une mascarade. Après le déficit masqué : « les masques ne sont pas utiles », et bien voyons, il n’y en avait pas assez et les « stocks stratégiques avaient été détruits et n’avaient pas été reconstitués, voici venir le temps de la surproduction de masques en France.
La mascarade n’est pas finie, nous pouvons constater que
l’incivisme concerne aussi les masques. Des milliers de ces ustensiles jetables
sont… jetés dans la nature ou dans nos rues, comme de vulgaires mégots.
Selon certains scientifiques, il faudra autour de « 400
ans » pour que ces masques jetables disparaissent. Après la pollution par
les sacs plastiques, les mers et
les océans sont maintenant menacés par les masques et les gants jetables.
Le ministère « de la transition écologique et solidaire » s’est fendu d’un mode d’emploi, ci-dessus, mais pour certains le fait même d’expliquer aux gens qu’il ne faut pas jeter gants, masques et mouchoirs n’importe où participe de l’infantilisation de la société.
Du coup, comme tous les « enfants » n’obéissent
pas, voici venir
le temps de la punition.
La Secrétaire d’État à la transition écologique, Brune
Poirson propose un projet de décret, prévoyant une amende de 135 euros (68€
actuellement) pour lutter contre « l’abandon
de masque, gant, mégot ou ordures sur la voie publique ». Ce projet de
décret concerne également les dépôts sauvages d’ordures. Il devrait être étudié
vers la mi-juin. Le montant des amendes
pourrait grimper jusqu’à 373€ et même jusqu’à 750€, en cas de PV établi par la
police et transmis à la Justice.
En Corse, l’association « zeru Frazu » (Zéro déchet) estime que « ça ne suffit pas ».
En attendant répression et prise de conscience, nos rues et trottoirs se remplissent de ces produits jetables et jetés et surtout potentiellement remplis de virus.
Photos et texte Alain VERDI
Édité le 8 Juin 2020 Complété le 14 Juin
Corse Coronavirus: La ou les photos du jour
Les professionnels de la « limonade » attendaient la confirmation officielle d’une réouverture, quasiment certaine. Le Premier Ministre Édouard Philippe l’a confirmé le 28 Mai, la plupart des bars et restaurants de France pourront ouvrir le mardi 2 Juin. Cette reprise est assortie de l’application de certaines conditions sanitaires.
La Corse, classée en « zone verte » est concernée au premier chef, vue l’importance du secteur touristique.
Dans l’île cette annonce ne règle pas tout. Les hôtels semblent rencontrer des problèmes de réservations liés à un fort déficit de transports aériens et maritimes et, peut-être à un déficit… d’image.
L’état financier des entreprises liées au tourisme, directement ou indirectement, était déjà fragilisé par la fermeture obligatoire dictée par le confinement. Une saison raccourcie et une fréquentation prévue en forte baisse, sur la période restante pourraient annoncer un automne difficile sur le plan économique et social.
Les touristes viendront-ils, peuvent-ils venir et veulent-ils se rendre en Corse ? Enfin quelles leçons les professionnels du tourisme, les penseurs de l’économie et les politiques vont-ils tirer de cette crise ?
Les réponses à ces questions ne seront connues qu’à la fin d’une saison, courte, qui débute lentement.
Mais déjà,
cette lenteur de la reprise est accentuée par un retard et un différentiel avec
les autres régions françaises. Un décret, paru au Journal Officiel le 31 Mai,
stipule, à propos des transports aériens que les transports aériens sont
interdits « sauf motifs impérieux
(…) Au départ du territoire
continental de la France à destination de l’une des collectivités mentionnées
(…) ou de la collectivité de Corse ».
Autrement dit, la Corse n’entre pas entièrement dans la « phase 2 »
du déconfinement. Les professionnels du tourisme insulaire ne peuvent donc pas
compter sur une arrivée significative de touristes, avant le 23 Juin. Ce
traitement « spécial » ne manquera pas de déclencher des réactions
dans les milieux politiques et économiques de l’île. Finalement, le gouvernement annonce, le 2 Juin, que le décret est “modifié”. Reste à suivre les conséquences de cette annonce “malheureuse” sur la suite des réservations
Cette
restriction s’ajoute, aux difficultés déjà rencontrées par l’économie
insulaire. L’année 2020 sera particulièrement difficile, à n’en point douter.
En attendant
la reprise, il reste à donner les derniers coups de pinceau et de ponceuse.
Soif de clientèle
Pour sentir l’atmosphère qui domine chez les professionnels ajacciens, il faut se rendre dans un lieu emblématique de la ville : « la rue de la soif ». Comprenez la rue Roi de Rome. On y compte une quinzaine d’établissements, nombre qui double en ajoutant les rues annexes au quartier de la cathédrale.
Fermés depuis le 14 Mars, les bars et restaurants sont dans les starting block.
Leur réouverture ce 2 Juin est liée au respect de certaines normes sanitaires. L’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) a largement diffusé les consignes gouvernementales sur le site de l’organisation syndicale.
Ce protocole sanitaire comprend un certain nombre de fiches, en fonction des établissements concernés. Pour les bars et restaurants, le conseil n°1 porte sur la distance obligatoire qui : « (…) doit permettre à tout individu d’être situé à une distance d’au moins 1 mètre ».
Concrètement, sur le terrain, cette consigne primordiale sera difficile à appliquer pour les établissements qui possèdent de très petites terrasses. « Quand on a dix tables en terrasse, respecter la distanciation c’est n’avoir plus que cinq tables. La perte est énorme, surtout après plus de deux mois de fermeture ». Ce gérant d’un petit établissement nous fait comprendre que l’on sera « un peu plus serré que ce que prévoit le protocole ». Mais il va y avoir des contrôles. « Je suis obligé de courir le risque ».
La majorité des bars et restaurants semble vouloir jouer le jeu, surtout ceux qui disposent de grandes terrasses et/ou qui avaient déjà l’habitude d’espacer leurs tables.
Ainsi ce gérant d’un établissement situé prés du port : « nous avions l’habitude d’espacer, nous le faisons encore plus ».
Mais l’application du protocole a un coût. Des établissements ont revu leurs ambitions culinaires. Il est très difficile de trouver un chef cuisinier pour une saison de trois à quatre mois et en démarrant la saison, lentement et plus tard et surtout après plus de deux mois de fermeture, plusieurs professionnels ne veulent pas courir de risques. Il y aura moins de personnels, en salle comme en cuisine. Souvent les effectifs sont réduits de moitié. Étendre la distance entre les personnes, c’est réduire le nombre de couverts et le chiffre d’affaire.
Ainsi cet établissement du port de L’Amirauté, ci-dessous, passe « de 180 couverts à environ 110 ».
En résumé, ceux qui ont de la place auront moins de mal à appliquer les normes du protocole sanitaire. De plus une partie des établissements peut compter sur la clientèle locale pour servir « d’amortisseur » au choc que la profession vient de subir. La situation sera plus délicate pour les structures qui accueillent un maximum de touristes en temps « normal ». Reste la question des touristes, viendront-ils, quand et quel sera leur nombre ?
Pour le « quand », nous avons une grande partie de
la réponse : les réservations dans les locations (Hôtels, gites…) sont
très faibles. Le décret paru le 31 Mai
reportait, mécaniquement, la venue de personnes ne se déplaçant pas pour « raisons impérieuses » au… 23 Juin. La modification de ce décret (le 2 Juin) aura-t-elle un effet bénéfique? A suivre.
Qui dine dort…
Le confinement n’a jamais, totalement, concerné les hôtels. Ces derniers pouvaient rester ouverts,mais n’avaient pas le droit de servir des petits déjeuners en salle. Cela dit, il faut savoir qu’en basse saison, une partie importante des établissements hôteliers, à vocation touristique, ferment.
De plus, l’attractivité d’une destination où tous les restaurants sont fermés devient inexistante.
Quelques hôtels sont restés ouverts, parmi eux l’on trouve
des structures qui possèdent des appartements.
C’est le cas de cet hôtel « de chaine », ci-dessous, qui a fermé sa partie hôtelière » (72 chambres) et gardé ouverte sa location d’appartements (32 loués sur 57). Locations remplies par des personnels médicaux et des professionnels, majoritairement locaux.
Cet exemple est minoritaire. En restant, partiellement ouvert, durant la période qui s’achève, cet établissement peut ouvrir sa partie chambre dès le 2 Juin, c’est une continuité. Ce n’est pas le cas de la plupart des hôtels de la région d’Ajaccio.
Beaucoup ouvriront entre la fin Juin et le début Juillet. Les raisons de ce retard sont multiples. La principale est le faible taux de réservations, pour le mois de Juin.
Plusieurs responsables hôteliers ont fait leurs comptes. « Ouvrir avec dix employés, et seulement une douzaine de chambres réservées, c’est perdre de l’argent ». Surtout qu’actuellement et jusqu’en Décembre, les employés de l’hôtellerie peuvent percevoir le chômage partiel, ce qui allège les charges des employeurs du secteur.
Ainsi plusieurs établissements qui étaient fermés en hiver, n’ouvriront pas dès ce mardi 2 Juin.
A l’exemple d’une des plus grosses structures du
grand Ajaccio, située sur la rive sud du golfe. Il s’agit pourtant d’un gros établissement
(127 chambres), affilié à une chaine mondialement connue, bien équipé et situé
près d’une plage. Mais les réservations ne sont pas au rendez-vous. L’hôtel
ouvrira le 25 Juin.
Haro sur les transports
Comment expliquer ce faible nombre de réservations ? Une majorité d’hôteliers que j’ai pu joindre désignent la faiblesse de l’offre de transports (aériens et maritimes) pour ce mois de Juin.
Depuis le début du confinement, jusqu’au 2 Juin, les restrictions en matière de transports étaient drastiques. Notamment, il fallait un motif impérieux pour se déplacer. Malgré la « phase 1 du « déconfinement », appliquée dès le 11 Mai, les déplacements « supérieurs à 100 kilomètres » étaient majoritairement impossibles.
Mais comme les hôteliers et les restaurateurs, les transporteurs sont prudents. Ils constatent un faible niveau de réservations.
Dans le maritime « pour l’instant, la demande est encore faible » estime le
Directeur général de Corsica Ferries
France sur France 3 Corse. Du coup, la faible demande génère une offre
faible. Alors que la quasi totalité de l’offre maritime de service public (Corsica Linea) est de nouveau
opérationnelle, les opérateurs privés ne
sont pas obligés de proposer une offre supérieure à leurs prévisions. Nous
avons même assisté à des ventes de billets sur une ligne qui était fermée au
moment de la mise en vente.
Même chose dans l’aérien. Durant le confinement, l’exclusivité du trafic aérien était assurée par Air Corsica, en charge de la Délégation de Service Public. Sans subventions, il n’y aurait pas eu de vols réguliers vers la Corse dans la période de confinement. La compagnie publique a été la première à annoncer sa montée en puissance, pour cette haute saison.
Il faut rappeler que l’aéroport parisien d’Orly ne rouvrira que le 26 Juin. A partir du 2 Juin, les lignes entre Paris et la Corse passeront par l’aéroport Charles de Gaule. En haute saison, Paris représente le plus gros flux de passagers.
De plus, à ce jour, les compagnies privées ne se bousculent pas au portillon pour assurer un trafic important en Juin.
La première compagnie « Low cost » qui a fait connaitre son retour sur des lignes vers la Corse, est l’espagnol Volotéa.
Pour l’instant, le « low cost » britannique EasyJet n’a pas annoncé sa venue sur la Corse pour le mois de Juin.
Le 2 Juin, EasyJet publie un communiqué qui annonce la reprise de son activité : « La compagnie compte desservir plus de 140 destinations au départ de la France en juillet et plus de 200 en aout, reliant notamment les grands axes entre les villes françaises prisées durant l’été comme Paris, Bordeaux, Nice et Nantes, ainsi que la Corse ». Les vols sont mis en ligne sur le site de la compagnie.
L’on voit bien, en étudiant ces données, que les hébergeurs et les transporteurs se guettent. Pour les hôteliers, « il n’y a pas assez de moyens de transports » et pour les transporteurs, « le taux de réservations est bas ». Nous assistons à une version contemporaine de la poule et de l’œuf. Qui doit commencer à réamorcer le système ? De toute façon, cette crise sanitaire joue comme un révélateur des limites et faiblesses de l’offre touristique insulaire.
*Costa croisières prolonge la suspension de son activité jusqu’au 31 Juillet
Réflexion autour d’un décret
Le décret, surprenant, paru au JO du 31 Mai doit être analysé posément. Il faut d’abord le lire, ci-dessous.
Source : Legifrance
Il ne s’agit pas ici de porter un jugement sur le bien fondé sanitaire de ce décret. Il existe assez de spécialistes médicaux (pas toujours d’accord entre eux) pour analyser les risques sur la santé publique. En revanche nous pouvons nous interroger sur les significations politiques et économiques d’un tel décret. Faisons le sous forme de questions. Les réponses viendront surement rapidement, de la part des autorités
Pourquoi est-il consacré, exclusivement à l’aérien? Existe-t-il un risque sanitaire supplémentaire dans les avions ?
Un habitant d’une région continentale
française et/ou d’un pays étranger peut donc prendre l’avion du lieu où il
réside et embarquer, par bateau vers la Corse ? Ne fabrique-t-on pas une
sorte de concurrence entre l’avion et le navire? Il faut rappeler ici que les
autorités, nationales et régionales ont tout fait pour que le tourisme s’oriente
du maritime vers l’aérien. Ce dernier a dépassé le maritime l’an dernier. La
Corse était la dernière région touristique où le maritime dominait encore.
Nous pouvons
également nous interroger sur la signification économique d’une telle interdiction.
Comme j’ai essayé de le montrer, au cours de cet article, nous pouvons
considérer que le mois de Juin est à placer au rayon des pertes sèches. Mais
annoncer, de cette façon sans précautions de forme, dans un monde médiatique
pressé et peu porté sur la nuance, que le mois de Juin est quasiment interdit
aux touristes en Corse, n’est ce pas condamner le reste de la saison ? Nous savons déjà que 40% des familles envisagent de rester dans
leur région pour les vacances d'été après ce décret, les choses
risquent de ne pas s’arranger.
Finalement le décret est « modifié », suite à l’annonce du Premier Ministre. Mais dans l’intervalle, des réservations ont-été annulées, il faudra voir si l’image de la destination Corse n’a pas été trop entachée et si le mois de Juin a pu connaitre une casse limitée.
De plus, la majorité des compagnies aériennes ont programmé leur montée en puissance pour le mois de Juillet et elles ne vont pas reprogrammer leur saison sur un claquement de doigt.
Nous savons que
les réservations sont rares et qu’il va falloir les « booster » par
une campagne de promotion. Plus la saison tarde, plus cette promotion tardera,
moins de monde il y aura et plus de conséquences économiques, sociales et
politiques nous aurons.
La crise est certaine, quelles leçons en tirer ?
Le Covid 19 a joué comme un révélateur des lacunes de la gestion de notre pays (Santé publique paupérisée, hésitations politiques, communication contradictoire…). Au niveau de la Corse la crise sanitaire va accentuer le fameux différentiel que j’aborde, depuis longtemps, dans certains de mes articles.
Des entreprises risquent de disparaitre entre Septembre le temps des « situations » comptables et Décembre, le temps des bilans. Comment les forces économiques et politiques insulaires vont-elles réagir ?
Ne risque-t-on pas de voir le même type de réactions que celui décrit dans l’article en lien, ci-dessus ? Au lieu de remettre le système en question, ne va-t-on pas demander des aides pour le pérenniser ?
Au cours de mon enquête, j’ai déjà entendu les éternels propos : « « il n’y a pas assez d’avions venant de l’étranger » ou « les transports sont trop chers » ou bien encore « il faut ci », « il faut ça »…
En résumé, c’est la faute aux autres, seulement. Les constats ne coûtent pas cher, les remises en question oui.
Quand va-t-on oser aborder le problème dans son ensemble ?
Dans quel monde voulons-nous vivre ? Nous ne pouvons séparer le domaine économique (dont le tourisme) des décisions politiques qui sont prises et des discours tenus, en permanence autour de la société insulaire.
Je vais prendre un exemple d’actualité : l’École. La Corse est la seule région de France métropolitaine où la totalité des collèges et des lycées sont fermés. On peut comprendre la crainte sanitaire et s’en préoccuper. Mais nous ne pouvons pas oublier que la Corse est la dernière région pour le niveau de formation, de l’apprentissage à l’université. De (mauvaises) habitudes font perdre près d’un mois par an de scolarité, à une partie importante des élèves (absentéisme « estival »). Cette fois (cas de force majeure) c’est un trimestre entier. Peut-on se le permettre, si l’ on n’accompagne pas ces fermetures de mesures fortes en matière de formation ? Poser la question c’est y répondre.
Mais pour former une jeunesse, il faut lui proposer un projet. Vivre et travailler au pays, c’est bien. Savoir de quel travail nous parlons, c’est mieux.
Reproduire le modèle, sans remise en question, me semble le plus grand des dangers. En matière touristique, le monde ne nous attend pas. C’est à nous de l’interpeller. Puisse cette crise servir à comprendre cela, même si j’en doute
Photos et texte Alain VERDI
Édité le 1er Juin 2020 Complété le 8 Juin et le 14 Juin
Je vous signale que vous pouvez envoyer un avis et/ou une question en cliquant sur l’onglet ask me anything, sous PERICOLOSO SPORGERSI ou dans le lien ci-dessous.
ASK ME ANYTHING
Coronavirus Corse: La ou les photos du jour
Édité le 30 Mai 2020
Corse Coronavirus: La ou les photos du jour
Dis-moi comment tu te chausses, je te dirai qui tu es…
Édité le 26 Mai 202O
Corse Coronavirus: La ou les photos du jour
La « rentrée » à l’école maternelle/primaire de Pietrosella – Rupione s’est déroulée ce lundi 25 Mai dans des conditions particulières.
L’établissement était fermé depuis le 9 Mars, pour cause de confinement.
Le « déconfinement », au niveau national, a débuté le lundi 11 Mai, mais en Corse et dans d’autres coins de France, il y eut un mais…
Les services de l’État ont proposé un « protocole sanitaire » de reprise (mesures de sécurité, méthodes de distanciation, pédagogie…) aux maires en charge des établissements. Ce protocole que l’on peut lire ici, est considéré par de nombreux maires et responsables d’école comme trop difficile à appliquer en l’état. Pour l’école de Pietrosella, comme pour la majorité des établissements de l’île, la « nouvelle rentrée » ne s’est pas déroulée à la date prévue. De nombreuses écoles sont restées fermées.
A Pietrosella, les autorités administratives (Préfecture, Rectorat) ont travaillé à l’élaboration d’un protocole « personnalisé », en collaboration avec l’équipe municipale, pour permettre la rentrée des enfants -sur la base du volontariat- ce lundi 25 Mai.
Première opération ce matin : prise de température des
élèves présents, avant leur entrée en classe.
Cette rentrée
d’un nouveau type, se fait sur la base
du volontariat. Vingt et un enfants étaient présents. En temps « normal » l’école
accueille cent cinquante quatre élèves.
Habituellement l’école Pietrosella-Rupione compte sept classes. Pour cette rentrée « déconfinée » seulement trois classes sont ouvertes et l’équipe enseignante a procédé à des regroupements et des « réaménagements pédagogiques ».
Les enfants apprennent à tenir leurs distances et un fléchage personnalisé a été réalisé pour cette école.
Pour rouvrir
l’école, le Maire, Jean-Baptiste Luccioni, le Préfet Franck Robine et la
Rectrice de Corse Julie Benetti ont travaillé à un aménagement du fameux
protocole. Ce protocole « local » a été signé, ce lundi 25 Mai, par
les trois partenaires, sous le préau comme il se doit.
Les locaux de l’école sont récents (2007), pour Pietrosella-Rupione il est plus facile de s’adapter.
La reprise s’est faite aussi à la cantine, lentement. Seulement neuf enfants étaient présents. Deux autres sont attendus d’ici la fin de la semaine.
Mais est-ce une « rentrée » ordinaire, ou bien de la garderie ?
Le Ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a répondu à l’avance « L’école ne sera pas une garderie ». Ce n’est pas l’avis de plusieurs syndicats d’enseignants ou de fédérations de parents d’élèves.
A l’école de Pietrosella, nous avons quand même rencontré une professeure des écoles en colère : « nous faisons le contraire de ce que l’on doit faire. L’école c’est le partage, l’échange, pas la distance ».
S’il on accepte l’école « distanciée », encore faut-il que les locaux le permettent. Si celle de Pietrosella est bien agencée, ce n’est pas le cas partout.
En Corse, 55 écoles sont ouvertes sur 250. D’autres pourraient suivre. Il ne faudrait pas trop tarder, les vacances sont pour le 4 Juillet.
Photos et texte Alain VERDI
Édité le 25 Mai 2020
La visite de l’école peut être suivie sur le site de France 3 Corse