Philippe Halsman, Astonish Me !

03. mar 14 | Catégories : | Commentaires : 1

Philippe Halsman est actuellement exposé au Musée de l’Elysée à Lausanne, dans une très belle rétrospective de son œuvre avec de nombreux éléments originaux et inédits de son travail (planches contacts, tirages contacts annotés, épreuves préliminaires, photomontages originaux et maquettes). 

Né en 1906 en Lettonie, il a démarré la photo à l’âge de 15 ans en autodidacte en découvrant un vieil appareil photo appartenant à son père dans le grenier. Rapidement fasciné par le portrait, il photographie sa famille, ses petites amies et les petites amies de ses amis… Chaque visage lui semble avoir le potentiel de révéler quelque chose de mystérieux, cette révélation va devenir son graal…

Halsman débute des études d’électricité en Allemagne, et sa rencontre avec Paris, capitale artistique, va changer le cours de sa vie. Il décide d’y continuer ses études. Sa passion artistique va bientôt prendre le dessus sur ses études scientifiques et le besoin d’expérimenter la photo, qui lui semble un art en plein essor, devient de plus en plus pressant. 

Il voulait explorer le portrait comme ses auteurs de littérature préférés, Tolstoy et Dostoyevsky, ont exploré la nature humaine. En désaccord avec les photographes de mode de l’époque, il va arrêter ses études et va chercher à montrer que la photo peut être réaliste, simple et très forte. 

Il démarre par expérimenter l’éclairage avec une simple lampe tungstène et comprendre comment de simple changements d’intensité, d’angles changent complètement le visage et les expressions du sujet. Il dira : « J’ai réalisé très clairement que l’éclairage n’était pas juste de l’illumination ».

 

Il fonde en 1930 son premier studio à Montparnasse, qui était à l’époque le centre artistique de Paris. Passionné de littérature, il décide de photographier son icône, André Gide. Sa première séance photo avec lui sera capitale. Il va réaliser l’importance du moment. A cette époque, déclencher demande quelques secondes de préparation, et il réalise que les quelques secondes qui séparent la bonne pose du déclenchement, peuvent être fatidiques. Il conçoit alors un petit gadget permettant de réduire de moitié ce délai pour capturer au plus près du bon moment… Sa formation scientifique va le pousser à concevoir un nouveau reflex 9x12 à 2 objectifs qui va influencer toute sa carrière de portraitiste : au lieu d’être derrière l’appareil photo regardant le sujet comme un spectateur, il regarde le sujet a travers l’objectif.

Pour le regarder dans les yeux, le sujet devait regarder l’objectif et donc Halsman commence à capturer de vraies expressions humaines.

 André Gide

Le corbusier

Micheline Levy

Le succès commençant, acteurs, écrivains le recherchent et il commence à travailler pour des magazines comme Voila, Vu et Vogue.

Hitchcock 

La seconde guerre mondiale éclatant, il fuit l’occupation vers le sud de la France et grâce a l’aide de son ami Albert Einstein, se fait inscrire sur la liste des artistes et écrivains français bénéficiant de visa d’urgence pour les Etats-Unis. 

Arrivé en 1940 à New-York, sans aucun réseau, ne parlant pas anglais, les premières années furent très difficiles. Lors d’une séance photo dans une agence de mannequins, Halsman remarque une jeune modèle, Connie Ford. Il lui propose alors de faire des photos pour son book et elle en publiera une sur son portfolio qui sera remarquée et utilisée par les la marque de cosmétique Elizabeth Arden. Sa photo publiée dans les tous magazines, dans les rues, crée la notoriété de Halsman aux US.

 Connie Ford

Une série sur les chapeaux lui permet de faire la première couverture, d’une grande série, de LIFE. Il devient un photographe très en vogue et très occupé.

Life Life 

Life Lie

Sa rencontre avec Dali en 1941 sera le début d’une grande amitié et de plusieurs projets photographiques avec lui, dont le fameux travail sur la moustache !

Dali

 Dali

Dali

 

En 1947 Halsman réalise un de ses plus beaus et saisissants portraits. Lors d’une séance photo, son ami Albert Einstein évoque avec tristesse son aide involontaire aux Américains dans la conception de la bombe atomique.

Einstein 

 

En 1948, il rencontre Fernandel et lui demande de participer à une expérience photographique dont un livre, the Frenchman, sera le résultat et modèle pour de nombreux autres projets similaires ! Halsman lui pose des questions et sa seule réponse sera une expression du visage.

The frenchman 

En 1951 il est mandaté par la NBC pour photographier les people du moment. Halsman réalise qu’il est très difficile pour un sujet photographié de lâcher leur conscience de soi et d’être vrai ! De la lui vient l’idée de la jumpology. Halsman disait «  quand vous demandez à quelqu’un de sauter, son attention est quasi entièrement dirigée sur le fait de sauter et le masque tombe et la vraie personne apparait ! »

 Oppenheimer

Hepburn

Holden

Grace kelly

Windsor

Dandridge

 

Halsman sera toujours à la recherche d’originalité, de force dans ses photos. La photo de Winston Churchill en est une parfaite illustration :Churchill

Ali

Hepburn

 

1 commentaire

ln: on 04. mar 14

Excellent article, donne vraiment envie d'aller voir l'expo et de découvrir plus avant son travail...

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